En bref
Chaque jour en France, 10 viols ou tentatives de viols se produisent sur un lieu de travail, 20 % des femmes se disent victimes de harcèlement sexuel au travail, 80 % de sexisme. Les violences sexistes et sexuelles sont aussi infligées à toutes celles et ceux qui refusent l’assignation à leur genre et pénalisent également les personnes en raison de leurs orientations sexuelles, quel que soit le sexe.
La mise en place de mesures de prévention et de protection des victimes est donc indispensable pour garantir un environnement de travail sans violences. Il s’agit d’une responsabilité directe de l’employeur car elle s’inscrit dans le cadre de son obligation de moyens renforcée en matière de santé et de sécurité. Au-delà de cette considération, la mise en place d’un environnement de travail sans violences nécessite la mobilisation et la vigilance de tout le collectif de travail.
Salarié·e·s en responsabilité, nous sommes directement concerné·e·s par cette question. D’abord parce que nous pouvons être amené.e·s à superviser le travail d’autres et à encadrer des équipes, et que nous avons de ce point de vue-là des responsabilités particulières. Au-delà, encadrant.e.s ou non, nous avons, par notre travail, un impact particulier sur les autres salarié·e·s et sur les client·e·s et usager·ère·s. Nous pouvons donc jouer un rôle déterminant pour faire disparaître les violences. Enfin, nous pouvons aussi bien sûr être confronté·e·s à ces violences. Les chiffres montrent d’ailleurs que parmi les salarié·e·s, ce sont les femmes cadres qui sont le plus nombreuses à se dire victimes de sexisme, probablement parce qu’elles exercent dans des secteurs avec plus de mixité.
Loin de « pulsions » ou d’actes de pervers isolés, les violences contre les femmes sont au cœur des inégalités et des processus de domination et ont un impact sur les inégalités professionnelles : comment avoir un déroulement de carrière quand des propos sexistes quotidiens visent à remettre en cause le professionnalisme et à saper toute confiance en soi ? Comment travailler dans un secteur à prédominance masculine quand on ne s’y sent pas en sécurité ? Comment aborder sereinement sa maternité face à des propos et des comportements sexistes au travail ? Comment même conserver son travail, et son indépendance économique, quand s’y rendre nous met en danger ? Que les violences aient lieu dans le cadre professionnel ou privé, la responsabilité de l’employeur est engagée.
Ce guide, construit à partir du travail du collectif « Femmes mixité » de la cgt, se veut être un outil concret pour aider l’ensemble des cadres et professions intermédiaires, à partir de leur place particulière dans le processus de travail, à faire reculer les violences.
Le livret: Prévenir les violences sexistes et sexuelles