Le gouvernement a annoncé le 10 janvier 2023, le passage de l’âge de la retraite à 64 ans et le passage à 43 ans de cotisations d’ici 2027 au lieu 2035. Dès l’annonce de cette réforme injustifiée et inéquitable, le Medef et l’UIMM, dont les entités juridiques de l’UES Degrémont sont adhérentes, soutenaient cette réforme, pourtant :
- En soutenant cette réforme, vous vous opposez à l’ensemble des organisations syndicales des salariés et des organisations de jeunesse mais aussi aux 7 Français sur 10 qui dénoncent cette réforme.
- En soutenant cette réforme sur les retraites, vous portez la responsabilité des différentes actions décidées par l’intersyndicale y compris des possibles grèves.
- En soutenant cette réforme sur les retraites, vous vous positionnez contre l’intérêt des salariés de notre UES et donc contre les intérêts de l’Entreprise, alors que très souvent, dans votre communication, vous estimez à raison que les salariés sont un maillon indispensable à la bonne marche de l’entreprise ! Quelle contradiction !
- En soutenant cette réforme, vous vous engagez à conserver au sein du groupe Suez et à fournir un travail de qualité à chaque salarié au-delà de 60 ans quel que soit l’emploi et la pénibilité. Vous assumez également le risque de voir augmenter le nombre de maladies professionnelles, voire d’accidents de travail et de décès sur le lieu de travail.
Le passage à 64 ans de l’âge minimum de départ et à 67 ans pour bénéficier d’une retraite sans abattement, représente un recul social de plus de 40 ans. Cela nous fait ainsi revenir avant 1982, date à laquelle le gouvernement en place, poussé par le monde du travail, décidait de porter l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans.
Les femmes sont parmi les grandes perdantes de la réforme. Le dispositif des trimestres validés liés aux enfants visait à compenser les inégalités professionnelles qui se traduisent par un écart de 40 % en moyenne des pensions de retraite des femmes par rapport à celles des hommes. La réforme du gouvernement et le recul de l’âge légal réduisent la portée de cet avantage. Cette réforme est donc injuste.
En clair, cette réforme a plusieurs objectifs et conséquences :
- Faire 17 Milliards d’économie sur le système de retraite, tout en augmentant les dépenses d’assurance chômage des séniors, voire les dépenses assurant les minima sociaux (RSA ou autres) et les dépenses de santé liées à la fatigue des salariés,
- Réduire le niveau de pension des futurs retraités, en particulier pour les séniors privés d’emploi et les femmes qui ont souvent des carrières plus hachées.
Cette réforme n’est pas légitime et n’a aucune justification économique contrairement à ce qu’affirme le gouvernement. Même le COR (Conseil d’Orientation des Retraites) affirme dans son rapport que notre système de retraite n’est pas en danger à court et moyen terme.
Si cette réforme des retraites n’est pas retirée par le gouvernement, elle entraînera plusieurs conséquences comme :
- Augmenter le nombre de maladies professionnelles, et des accidents de travail,
- Augmenter le mal-être au travail des salariés,
- Augmenter le nombre de séniors au chômage qui sont souvent les premières victimes des suppressions d’emplois décidées par le patronat,
- Augmenter le nombre de démissions silencieuses,
- Augmenter l’inégalité femme / homme
Oui, une autre réforme des retraites est possible tenant compte de la pénibilité et d’un niveau de pension de retraite a minima au niveau du SMIC. Les moyens financiers existent pour financer une réforme de justice et de progrès social, partageant les efforts entre tous.
D’autres mesures pourraient contribuer à financer la retraite et plus généralement la protection sociale, comme :
- L’augmentation des salaires. L’équité salariale est un des piliers de la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises),
- L’arrêt des exonérations de cotisations sociales dont bénéficient les entreprises,
- L’égalité salariale Femme / Homme,
- La contribution en cotisations sociales de l’intéressement, la participation, des diverses primes et des dividendes versés aux actionnaires.
En clair, un autre partage plus juste des richesses entre le capital et le travail est possible. La RSE impose une justice sociale.
L’Ugict CGT Degrémont Suez vous demande de faire savoir aux organisations patronales dont vous êtes adhérent, le Medef et l’UIMM, ainsi qu’aux représentants du gouvernement, que vous n’êtes pas favorable à cette réforme des retraites annoncée par Madame la 1ère ministre, Elisabeth Borne, le 10 janvier 2023.